Quels sont les risques d'une opération du genou?

Malheureusement la chirurgie sans risque n’existe pas, de même qu’un accident de la route peut toujours arriver. En chirurgie comme en conduite automobile les complications ou les accidents peuvent aller du plus simple au plus grave pouvant donc entraîner un risque vital.

Si la consultation d’anesthésie vous a déjà informé des risques spécifiques principaux (cf CS d’anesthésie) , la chirurgie prothétique du genou comprend des risques qu’il faut aborder.

L'infection est une complication rare mais grave.

Ce risque est cependant minimisé par les précautions préopératoires qui visent à rechercher et traiter tout foyer infectieux méconnu (dentaire et urinaire surtout) et à s'assurer le jour de l'opération que la peau est impeccable. Des antibiotiques vous seront administrés à titre préventif durant l'intervention. C’est l’antibioprophylaxie.

L'infection :

Elle peut survenir même très longtemps après la chirurgie par contamination à partir d'une infection à distance.

Pour prévenir une infection tardive, il faudra donc traiter les infections toute votre vie et prendre bien soin de votre peau en évitant toute plaie qui constituerait une porte d'entrée pour les bactéries. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation car le tabagisme augmentant de manière significative le taux d'infection.

Une infection de la prothèse conduit le plus souvent à une nouvelle chirurgie.

L'hématome post-opératoire (poche de sang) :

Il est rarement gênant et nécessite exceptionnellement une évacuation. Il s’agit le plus souvent d’ecchymose d’ailleurs fréquente car les tissus osseux saignent facilement d’autant plus qu’un traitement anticoagulant est systématique après toute prothèse du genou !!! Ainsi il est important d’utiliser régulièrement une vessie de glace sur la zone opératoire régulièrement (pendant 20 minutes 4 à 5 fois par jour) et depuis le post opératoire jusqu’à quelquefois 3 semaines.

La transfusion sanguine :

Dans notre expérience, elle est rare mais il peut s'avérer nécessaire d'envisager une transfusion de sang en per ou en post-opératoire. De nos jours, les produits sanguins comme les greffes osseuses subissent de très nombreux et très rigoureux tests destinés à prévenir la transmission de certaines maladies comme le sida ou l'hépatite.

La phlébite :

Il s'agit d'un ou plusieurs caillots qui se forment dans les veines des membres inférieurs; ces caillots peuvent migrer et entraîner une embolie pulmonaire. La gravité potentielle des embolies pulmonaires explique l'importance accordée à la prévention des phlébites. Cette prévention est basée essentiellement sur le traitement anticoagulant et sur la prescription en post opératoire de bas de contention. Grâce au lever rapide dans les 3 à 4 h post opératoire, à la mobilité des jambes encouragée dans le lit et à la récupération rapide cette complication a bien été réduite mais il faut rester prudent car des susceptibilités particulières ou des pathologies familiales existent et des phlébites peuvent survenir en dépit du traitement anticoagulant.

Beaucoup plus rarement on peut voir en per-opératoire ou rapidement après une fracture per-opératoire du fémur ou du tibia, pouvant nécessiter un geste chirurgical complémentaire.

L'algodystrophie :

Phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

La raideur du genou: la cicatrisation des tissus dans le genou peut créer des adhérences qui vont limiter la flexion. Si cela se produit dans les semaines qui suivent l'opération, une mobilisation du genou avec ou sans ouverture sous anesthésie pour libérer les adhérences peut être proposée

Un peu plus tardivement :

Un descellement de la prothèse peut se produire sur le moyen ou long terme. C'est à dire que la prothèse peut tenir moins bien dans l'os et provoquer des douleurs. Ces descellements tardifs ont plusieurs causes possibles.

-Ils peuvent être mécaniques et liés à une pratique trop violente et intensive d'une activité physique.

-Ils peuvent être liés à une réaction de l'organisme aux débris d'usure de la prothèse.

-Ils peuvent être liés à une infection de la prothèse.

 

La liste n'est pas exhaustive et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l'état local ou à une variabilité technique.

Toutes les complications ne peuvent être précisées.