Y-a-t-il une solution avant la prothèse ?

La mise en place d’une prothèse articulaire au genou est la phase ultime du traitement de l’arthrose du genou. Il y a donc plusieurs traitements possibles avant cette extrémité.

 

a) Le traitement médical.

Au début il s’agit de règles simples mais qui sont la base du traitement de l’arthrose, donc de l’usure.

La première règle est la perte du poids s'il y a une surcharge pondérale et la perte de quelques kilogrammes a souvent un résultat miraculeux sur les douleurs.

La diminution de l’activité sportive est conseillée en cas de crise douloureuse, puis on conseillera au patient de s’orienter vers des sports moins agressifs tels la marche, le vélo, la natation.

Bien entendu le port de charge lourde est fortement déconseillé.

Selon la morphologie des membres inférieurs des semelles orthopédiques peuvent être prescrites et doivent être changées tous les 1 à 1,5 ans.

Des médicaments peuvent aussi être prescrits et, ayant pour but de protéger le cartilage, on les appelle les chondroprotecteurs. Cependant leur action va diminuer avec le temps.

Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aussi être préscrits soit pour passer une crise soit en utilisation à plus long terme par cure de 3 à 4 semaines à condition qu’il n’y ait pas d’allergie ou de contre indication ( traitement anticoagulant par exemple). Très souvent un médicament protégeant l’estomac est associé.

Des infiltrations peuvent aussi être effectuées, il peut s’agir d’une infiltration intra-articulaire de cortisone surtout lorsque le genou présente un épanchement de synovie.

Une ou des infiltrations intra-articulaires d’acide hyaluronique ou viscosupplémentation peuvent être proposées en l’absence de gonflement. Ce traitement, qui doit être suivi d’un repos relatif de quelques jours donne d’excellents résultats avec souvent une accalmie de plus de un an. Le traitement peut alors être répété jusqu’au moment ou l’acide hyaluronique ne fera plus d’effet. L’heure de la chirurgie sera alors peut être arrivée.

L’utilisation d’injection intra-articulaire de cellules souches cartilagineuses ou de PRP n’a pas encore apporté de preuves scientifiques de leur intérêt.

 

b) Arthroscopie et arthrose.

L’arthroscopie peut être quelque fois proposée en cas d’échec du traitement médical. Les indications sont rares et cette intervention peut être proposée chez des sujets jeunes afin d’essayer de retarder une solution chirurgicale plus lourde.

Il s’agit d’effectuer un lavage articulaire souvent associé à l’ablation de lésions méniscales instables et symptomatiques. Cette intervention est pratiquée en ambulatoire, nécessite deux points et prend 10 à 20 minutes. Si la marche est possible immédiatement, le repos pendant au moins 3 à 4 semaines est fortement recommandé.
Les résultats de ces lavages articulaires sont malgré tout très discutés aujourd’hui et le patient doit être bien prévenu du risque important d’échec pouvant l’entraîner vers une graduation chirurgicale.

 

c) L’ostéotomie tibiale de valgisation.

L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) est une autre solution chirurgicale non prothétique.

Elle intéresse les patients jeunes jusqu’à 65 ans qui présentent une atteinte interne du genou avec l’existence d’une déformation en varus du membre inférieur. Ces patients ayant les jambes arquées, à la marche tout le poids passe entièrement à l’intérieur des genoux et explique l’usure interne.

Le but de l’opération est d’agir sur la déformation et non pas pour remettre tout simplement la jambe droite mais plutôt en X afin de passer tout le poids sur le compartiment externe.

Pour ce faire, le chirurgien doit couper une partie du tibia tout en gardant une charnière externe, mettre une cale interne plus ou moins grande associée à une plaque et des vis.

Cela nécessite 1 heure d’intervention chirurgicale, une hospitalisation en ambulatoire et l’appui sous couvert de deux cannes anglaises est autorisé.

Un arrêt de travail moyen de 6 semaines est nécessaire.