La chirurgie arthroscopique du Ligament Croisé Antérieur (LCA)

La rupture du ligament croisé antérieure signe l’existence d’une entorse grave du genou. Cette atteinte est bien connue des footballeurs et des skieurs mais on peut la retrouver dans de nombreux sports.

Après une rupture du LCA, un traitement associant attelle d’extension, glace et anti-inflammatoires est nécessaire. L’appui total est autorisé à condition de ne pas entraîner de douleur. Après un bilan radiologique classique qui éliminera l’existence d’une fracture, une IRM est importante car elle permettra de faire un bilan complet du genou et plus particulièrement de l’état des ménisques qui sont souvent atteints dans ce type d’accident. Des séances de rééducation doivent être débutées rapidement pour éviter la fonte musculaire.

Les indications chirurgicales en urgence sont très rares et le plus souvent si une intervention est nécessaire, elle peut-être effectuée au moins 6 semaines après l’accident.

 

Quand opérer une rupture du ligament croisé antérieur ?

L’indication chirurgicale dépend dans un premier temps de l’âge et plus le patient est jeune plus une chirurgie de reconstruction du LCA est indispensable pour redonner au genou le fonctionnement le plus proche possible de la normale.

Au delà de 30 à 40 ans, l’indication va dépendre de l’instabilité du genou, d’une éventuelle lésion méniscale et/ou des activités sportives que vous pratiquez.

En effet une lésion du LCA va entraîner une laxité antérieure.

Si cette lésion est isolée donc sans atteinte des ménisques ou d’un autre ligament, elle peut être asymptomatique et parfaitement contrôlée par une bonne musculature.

Si vous ne pratiquez pas de sport à risque, il n’y a pas d’indication chirurgicale. La pratique des sports dans l’axe (course à pied, vélo, natation) est autorisée à partir de 3 mois après l’accident.

Si vous désirez reprendre un sport à risque ou si la lésion du LCA est importante et souvent alors associée à une autre atteinte ligamentaire ou à une rupture méniscale une intervention chirurgicale permettant le remplacement du LCA par une ligamentoplastie est indispensable.

La laxité simple dangereuse dans les sports à risque peut devenir laxité compliquée d’une instabilité correspondant à des déboitements du genou.
Cette instabilité peut quelques fois entraîner des chutes dans la vie de tous les jours et la chirurgie peut alors être indispensable quelque soit l’âge ou l’activité sportive.

Ainsi une instabilité du genou résistant à la rééducation conduira le plus souvent à la chirurgie.


La chirurgie moderne du LCA

La chirurgie moderne du LCA se réalise sous arthroscopie, en ambulatoire. Elle n’est pas douloureuse et permet une reprise de la marche très rapide. La conduite peut être reprise entre 8 et 15 jours, l’activité professionnelle à part certaines activités pouvant entraîner des pivots peut être reprise en 3 à 4 semaines.

Les activités sportives dans l’axe sont reprises aux alentours de 2 mois.

La reprise des sports à risque en compétition s’effectue entre 9 et 12 mois et elle dépend surtout de la qualité de la récupération musculaire.

Bien entendu le travail avec votre kinésithérapeute est important et il vous permettra en étroite collaboration avec le docteur Puch de franchir toutes les étapes.

 

Quelle opération le Dr Puch peut-il vous proposer ?

En fonction de votre examen clinique, de l’étude de vos bilans radiologiques et de votre niveau sportif : différentes interventions peuvent être proposées.

La technique SAMBBA

Dans la grande majorité des cas une intervention biologique sera proposée. Il s’agit de la ligamentoplastie type SAMBBA mise au point par le Dr Sonnery Cottet de Lyon. Elle est effectuée par quelques chirurgiens en France dont le docteur Puch.

Cette technique particulière a l’avantage d’être peu agressive, d’être conservatrice et biologique.

Les principales techniques actuelles remplacent complètement le ligament lésé par une greffe qui est soit une partie du tendon rotulien, c’est l’intervention dite de Kenneth Jones ou KJ, soit en utilisant 2 tendons ischio jambiers c’est le DIDT.

Ce sont dans les deux cas des transplants libres c’est à dire décrochés du corps, préparés puis greffés en remplaçant le plus souvent tout le LCA dont les fragments encore présents sont alors enlevés.
Ce sont de bonnes interventions mais assez agressives et la greffe qui a été complétement décrochée du corps va mettre un certain temps pour être ré-habitée et retrouver de bonnes qualités mécaniques.

La technique SAMBBA utilise aussi comme greffe les ischio-jambiers mais un seul tendon est utilisé le DT. Il n’est pas décroché du corps et la greffe est faufilée dans les restes de l’ancien LCA qui sera la véritable chaussette ligamentaire de la greffe.
La conservation de cette véritable chaussette qui contient des vaisseaux sanguins et des récepteurs proprioceptifs associées à l’utilisation d’un seul tendon non décroché de son attache tibiale fait du SAMBBA une technique unique.

La ligamentoplastie 3+2

Mais dans certain cas, tels que la rupture ancienne du LCA avec une grande laxité, la rupture du LCA associé à une atteinte du ligament antéro-latéral, sportifs professionnels, etc : la technique SAMBBA peut se révéler insuffisante.

La technique 3+2 consiste à reconstruire le LCA, souvent complètement absent dans ces cas, associée dans le même temps à un renfort ou une reconstruction du ligament antéro-latéral.
Cette technique est bien entendue plus agressive mais elle présente actuellement les taux de rupture les plus bas de la littérature.

La récupération est malgré tout rapide, comme vous pouvez le voir chez cette jeune sportive, qui présentait une rupture du LCA qui datait de 2 ans suite à un accident de trampoline.

La ligamentoplastie de type Kenneth Jones

Il s’agit d’une technique utilisant un transplant libre donc décroché complétement du corps humain. Environ 9 à 10 mm de tendon rotulien sont prélevés avec un fragment d’os rotulien et tibial (voir photos). Cette intervention est plus agressive que l’utilisation des ischio-jambiers (DIDT) .