Malheureusement la chirurgie sans risque n’existe pas de même qu’un accident de la route peut toujours arriver. En chirurgie comme en conduite automobile les complications ou les accidents peuvent aller du plus simple au plus grave pouvant donc entraîner un risque vital.
Si la consultation d’anesthésie vous a déjà informé des risques spécifiques principaux (cf Cs d’anesthésie), la chirurgie prothétique de la hanche comprend des risques qu’il faut aborder.
La complication la plus connue et souvent la plus redoutée est la luxation de la prothèse.
Lorsque le chirurgien utilise une prothèse classique (voir les différents types de PTH) le taux du luxation est en moyenne de 6%.
Mais le Docteur PUCH utilise soit des prothèses à Double Mobilité (voir PTH à DM) dont les taux de luxation sont de 0,1%, soit des prothèses à grosse tête en céramique avec des taux de 1 à 2% de luxation.
Selon le choix effectué, il n’y aura pas d’interdit en gardant en tête les bonnes règles de prudence ! par conséquent, un certain nombre de mouvements dangereux seront interdits pour une durée d’environ 6 à 8 semaines (voir les consignes de prudence en simple mobilité)
L'infection est une complication rare mais grave
Ce risque est cependant minimisé par les précautions préopératoires qui visent à rechercher et traiter tout foyer infectieux méconnu (dentaire et urinaire surtout) et à s'assurer le jour de l'opération que la peau est impeccable. Des antibiotiques vous seront administrés à titre préventif durant l'intervention : c’est l’antibioprophylaxie.
L'infection peut survenir même très longtemps après la chirurgie par contamination à partir d'une infection à distance.
Pour prévenir une infection tardive, il faudra donc traiter les infections toute votre vie et prendre bien soin de votre peau en évitant toute plaie qui constituerait une porte d'entrée pour les bactéries. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d'infection.
Une infection de la prothèse conduit le plus souvent à une nouvelle chirurgie.
L'inégalité des membres inférieurs
Le but de votre chirurgien sera de vous rendre les deux membres inférieurs égaux car dans une grande majorité des cas le membre du coté de la coxarthrose est raccourci du fait de l’usure du cartilage et quelquefois de l’os (voir image xr). Cela n’est pas toujours très facile car déjà d’origine les deux membres ne sont pas toujours égaux et malgré les mesures pré et per-opératoire, il n'est pas toujours possible ni souhaitable de rechercher l'égalité de longueur des membres inférieurs ; en effet, un raccourcissement du côté opéré provoque une faiblesse des muscles fessiers ainsi qu'une instabilité de la prothèse qui peut entraîner une luxation.
Dans tous les cas, une planification pré-opératoire sur des clichés spécifiques effectués à la clinique est réalisée par le Docteur PUCH pour s’approcher au mieux de la situation originale.
Il est important de savoir que dans les cas d’atteinte bilatérale un allongement du coté opéré sera souvent nécessaire car le réglage de la prothèse ne se base pas sur la hanche opposée malade. L’équilibre sera donc retrouvé lors de la deuxième intervention.
Enfin l’allongement n'est pas préoccupant au dessous de 15mm car il est le plus souvent compensé par le bassin, au dela une compensation par talonnette ou semelle de la moitié de l’allongement (exemple cale de 10 mm pour 20 mm d’allongement) peut être utilisée. Dans certain cas une reprise chirurgicale peut être nécessaire.
L'hématome post-opératoire (poche de sang)
Il est rarement gênant et nécessite exceptionnellement une évacuation. Il s’agit le plus souvent d’ecchymose, d’ailleurs fréquente car les tissus osseux de la hanche saignent facilement d’autant plus qu’un traitement anticoagulant est systématique après toute prothèse de la hanche !!! Ainsi il est important d’utiliser une vessie de glace sur la zone opératoire (la fesse) régulièrement (pendant 20 minutes 4 à 5 fois par jour) et depuis le post-opératoire jusqu’à quelquefois 3 semaines.
La transfusion sanguine
Dans notre expérience, elle est exceptionnelle mais il peut s'avérer nécessaire d'envisager une transfusion de sang en per ou en post-opératoire. De nos jours, les produits sanguins comme les greffes osseuses subissent de très nombreux et très rigoureux tests destinés à prévenir la transmission de certaines maladies comme le sida ou l'hépatite.
La phlébite
Il s'agit d'un ou plusieurs caillots qui se forment dans les veines des membres inférieurs, ces caillots peuvent migrer et entraîner une embolie pulmonaire. La gravité potentielle des embolies pulmonaires explique l'importance accordée à la prévention des phlébites. Cette prévention est basée essentiellement sur le traitement anticoagulant et sur la prescription en post-opératoire de mi-bas de contention. Grâce au lever rapide dans les 3 à 4 h post-opératoire, à la mobilité des jambes encouragée dans le lit et à la récupération rapide cette complication a bien été réduite mais il faut rester prudent car des susceptibilités particulières ou des pathologies familiales existent et des phlébites peuvent survenir en dépit du traitement anticoagulant.
Beaucoup plus rarement on peut voir en per-opératoire ou rapidement après.
Une fracture per-opératoire du fémur, pouvant nécessiter un geste chirurgical complémentaire.
Une paralysie per-opératoire du nerf sciatique, liée souvent à une traction lors des manipulations. Elle récupère généralement en quelques mois. Exceptionnellement une atteinte plus sévère peut être observée, pouvant justifier un appareillage spécifique ou une nouvelle intervention.
Un peu plus tardivement
Des ossifications péri-articulaires. Dans les semaines qui suivent l'intervention, de l'os se forme autour de l'articulation pour une raison inconnue et peut provoquer une raideur ; dans certains cas une intervention doit être effectuée.
Une fracture de la prothèse fémorale est une complication rare mais qui peut se produire. Cela peut se voir en cas de surcharge très importante de l’implant (surpoids, activité physique excessive et/ou répétée...), quelquefois associée à un défaut de la pièce métallurgique.
Un descellement de la prothèse peut se produire sur le moyen ou long terme. C'est à dire que la prothèse peut tenir moins bien dans l'os et provoquer des douleurs. Ces descellements tardifs ont plusieurs causes possibles.
Ils peuvent être mécaniques et liés à une pratique trop violente et intensive d'une activité physique.
Ils peuvent être liés à une réaction de l'organisme aux débris d'usure de la prothèse ou à une infection de la prothèse.